Par Lalatiana Pitchboule
Ce post en réponse à deux très bons papiers sur le blog de mon ami Ndimby, fijery : Rajakom-bazaha (par Ndimby) et Dépasser le complexe post-colonial (par Sevane)
Il s’agit effectivement de complexes… La victimisation n’est jamais que le reflet d’un manque d’estime de soi. Nous avons besoin de nous assumer avec nos valeurs, nos qualités mais aussi avec notre passé et surtout avec nos « errements »… Et comme pour un individu qui dans un processus d’individuation doit atteindre la MATURITE en assumant toute son histoire avec ses contradiction et ses erreurs, il va falloir que la nation malgache fasse ce travail qui lui permettra de se reconnaître, dans le concert des nations, semblable mais distincte et différente des autres, entière, indivisible …
Il va falloir aussi se déculpabiliser, et se débarrasser de ces schémas : le modèle occidental de développement sur lequel on caractérise LE SOUS DEVELOPPEMENT doit cesser de nous OBSEDER. Les sociétés occidentales MODERNES ont mis deux siècles pour construire leur légitimité d’état moderne sur des systèmes économiques, sociaux et politiques A PEU PRES cohérents.
On ne s’en sortira pas, si on ne cesse pas de se flageller : « nous les malgaches, nous sommes vraiment des cons, des pourris, des veules puisque nous n’avons pas réussi à lutter contre la corruption, ni à mettre en place les systèmes économiques, politiques et sociaux que « tout le monde » arrive à mettre en place … »
Ca, c’est une C…RIE. Ces systèmes ne sont pas IDEAUX. Il ne s’agit pas de les rejeter dans l’absolu, mais de cesser de se flageller parce que nous n’avons pas ENCORE réussi à les atteindre… Ces pays n’ont pas abouti du jour au lendemain à leur stade actuel. Ils l’ont fait au prix de luttes sociales, de guerres (eh oui), de tâtonnements, de révolutions, de conquêtes et d’annexions …
Dans le même sens, la corruption, elle, existe partout. Mais au regard d’un pays développé, ses effets sont inversement proportionnels aux écarts des richesse nationales respectives. Quand Bettencourt se fait accorder 30 millions d’euros de ristourne … C’est profondément choquant mais c’est une goutte d’eau à l’échelle du revenu du pays … Quand un « pas moins pourri en valeur absolue » à Madagascar bénéficie de cet « avantage », c’est une catastrophe économique et sociale pour les malgaches.
Il ne s’agit donc pas d’être aussi honnête et intelligents que dans les pays dits développés… Il s’agit d’être PLUS intelligent et PLUS courageux.
C’est une course contre la montre qu’il faut engager : le progrès économique, le progrès social, et le progrès politique devront se bâtir MALGRE les prédateurs et malgré toutes les dérives auxquels que l’histoire nous confrontera. On est parti pour rouler avec un frein à main tiré, mais on le sait. Parce que le miracle n’existera pas, il va seulement falloir se battre … LONGTEMPS …



iarivo
3 septembre 2010
C’est ce que j’appelle l’aliénation culturelle des malgaches issus des générations de l’époque coloniale.
Cette aliénation touche plus particulièrement les populations des hauts-plateaux (l’alcoolisme généralisé en est une des expressions visibles) car voulue ainsi par les autorités coloniales.
Les hommes étant beaucoup plus concernés que les femmes (parce qu’elles-mêmes sont déjà aliénées par les hommes!)
Il est évident que l’homme malgache devrait préalablement se « guérir » de cette aliénation et se reconstruire (mentalement) sur des bases solides s’il veut apporter une contribution positive au développement économique, social, et culturel de Madagascar.
iarivo
14 novembre 2010
L’intérêt de cette analyse c’est que maintenant on admet, on prend enfin conscience, que le devenir de chacun de nous, malagasy, vient de ce que nous même décidons d’en faire et non pas de la volonté d’un SUPER-HOMME, un SUPER-HEROS ou un SUPER-DIEU !
Jusqu’à présent, à la lecture des différents commentaires sur les différents forums, nous ne pouvons que constater que la quasi-totalité des participants attendait, priait pour que cet HOMME, ce HEROS ou ce DIEU vient leur apporter Bonheur, Santé et Prospérité, et cela sans bouger son c… du fauteuil où nous sommes confortablement installé !
Bref, l’attente du Messie !!!
Et cela se remarque encore plus chez les légalistes adorateurs de leur mentor ….