Par Lalatiana PitchBoule
De la rencontre Sarkozy – Rajoelina
Le Mercredi 7 Décembre à 17h00, Nicolas Sarkozy recevra le président de la HAT. Sur cet évènement qui « est un fait politique majeur à prendre en considération », il faut se garder des analyses simplistes du genre « on reconnaît ici la main et la responsabilité de la françafrique dans le coup d’Etat de 2009 », ou « c’est le triomphe de Rajoelina enfin reconnu pour la grandeur de son œuvre réformatrice et révolutionnaire » … si si si … y’en aura bien certains pour proférer ce genre d’âneries.
Bien évidemment cette rencontre, qui en irritera certains tout autant que d’autres s’en gargariseront, est au bout du compte souhaitable dans la perspective espérée d’une stabilisation de la situation politique et dans celle du déblocage de certains fonds qui ont fait cruellement défaut à l’économie du pays et à sa population.
La question que doivent se poser les ulcérés n’est pas : « Comment Sarko ose t il faire fi de nos opinions publiques ? Comment peut il ignorer le risque d’une montée de la francophobie au sein de populations irritées qui verront encore une fois une ingérence de l’ancienne puissance coloniale dans les affaires du pays ? Comment peut-il recevoir Rajoelina ? ». La question à se poser est bien plutôt : « Pour quelles raisons le reçoit il ? ». Et les griots du TGV devraient eux aussi reconsidérer cet évènement non pas comme le triomphe de l’auteur du coup d’Etat mais comme acte de Realpolitik française. Ceci étant, sur le plan signifiant, ce n’est pas comme si Sarko venait rendre visite au TGV à Ambohitsirohitra. A 17h00, il ne l’invite pas à déjeuner.
La diplomatie ne se bâtit pas sur des grands principes, pas plus que sur une rationalité absolue accessible à l’entendement immédiat du citoyen. Elle n’est pas non plus le reflet d’une ligne de conduite régulièrement cohérente. Khadafi, reçu en grandes pompes à l’Elysée, s’est vu virer à coup de pompes pas moins grandes quand l’intérêt de la diplomatie française l’a exigé. Ben Ali encensé comme le démocrate de référence du Maghreb a du vite reprendre l’avion prêté le mois précédent à un ministre français, devant la colère des masses Tunisiennes que Paris a été contraint, tardivement certes, de reconnaître et d’accepter.
Si la diplomatie se targue de défense d’intérêts stratégiques et économiques, de fait, elle ne satisfait que très rarement à la morale et aux valeurs humaines. Il s’agit avant tout de pions qu’on avance et que l’on sacrifie au gré des situations immédiates sur un échiquier où la position de chaque pièce défend la place de l’autre.
La diplomatie est aussi affaire d’enjeux de politique intérieure quand les points marqués à l’échelon international sont autant de faveurs décrochées auprès d’une opinion publique nationale dont il faut prendre en compte la versatilité en vue de futures élections.
La diplomatie c’est aussi question de luttes d’influences et de guéguerres intestines entre acteurs du premier cercle du pouvoir, préoccupés de la défense de leur position et de leur influence …La diplomatie, malheureuse et sans gloire, c’est enfin affaire de petits arrangements entre lobbys politiques et intérêts privés voraces.
C’est à la mesure de ces différentes approches que la réception de Rajoelina à l’Elysée doit s’envisager. Il ne faut pas y chercher la moindre parcelle de morale. On n’y trouvera aussi le strict minimum en termes de raison et de rationalité. Pourtant de rationalité il aurait du y avoir. Parce que ce genre de décision ne se prend pas sur le coin d’une table entre deux fourchettes. « Tiens, Alain … en fait de chauté de lapin… pache moi le poivre – ecchcuje moi , j’ai la bouche pleine – je viens d’y pencher … chi on invitait le putschichte malgache à venir nous dire bonjour, che cherait chympa … pache moi le chel ». Ce type de décision fait nécessairement l’objet d’arbitrages, d’évaluations de scénarios et de mises en balance de leurs enjeux, avantages et inconvénients respectifs. On pourrait espérer que ces évaluations soient établies sur la base d’analyses et d’informations exhaustives et pertinentes. Le sont-elles seulement ? Elles le seraient que la diplomatie française pourrait être plus anticipative et plus efficace dans la durée. On n’oubliera pas ainsi que Sarkozy avait choisi, dans son projet d’Union pour la Méditerranée, Ben Ali et Moubarak comme… « piliers sud » (pas moins !!).
Dans ce sens, de la même manière qu’on a vu Khadafi prendre la porte après avoir planté les voiles de sa tente à Paris, ne préjugeons donc pas des revirements de positions que la France peut à tout instant adopter face à un Rajoelina. Elle l’a déjà jugé et évalué dans ses incohérences et tergiversations passées. A incohérent, incohérent et demi : en diplomatie aucune amitié n’est éternelle et aucune poignée de main n’engagera ses auteurs sur le long terme.
Comme les rois mages, Sarko veut finir l’année sur une bonne note en Afrique…
Sarkozy ne reçoit pas ici un président, mais le représentant du pays « ami de longue date auquel la France est particulièrement attachée ». Et ce n’est pas tant la personne de Rajoelina qui est en jeu là, que le rôle de la France en Afrique. Il sera toujours bon de dire à l’opinion publique française que la France, 1er partenaire de M/car, n’aura pas été en reste pour appuyer de manière formelle un processus de normalisation dont tout le monde doit se féliciter. Le public est versatile. Qui donc dans l’opinion publique française sait encore quel a été précédemment le rôle de Paris dans la crise malgache ?
La présidence française reçoit un autre chef d’Etat africain en décembre : Alassane Ouattara, président de la Cote d’Ivoire que Paris a aidé militairement, en délogeant Laurent Gbagbo, pour asseoir définitivement un pouvoir parait-il légitimé par les urnes. D’aucuns y verront de curieuses et gênantes similitudes. Sans qu’il soit nécessaire de débattre de la prise de pouvoir de Ouattara et de son soutien par la France, il faut considérer que la Cote d’Ivoire, comme Madagascar, sort d’une longue crise politique qui a déchiré les gens de différentes factions entre eux. Comme à Madagascar, il faut aujourd’hui conclure cette crise pour lancer la reconstruction du pays. Comme à Madagascar, le processus de normalisation passe par des processus électoraux. S’il n’est pas question de débattre ici des arrières-pensées et visées de la France et des implicites de sa diplomatie, le geste de la France vis-à-vis de ces deux dirigeants de Cote d’Ivoire et de Madagascar, veut avant tout offrir à ces trop fragiles pouvoirs en place des moyens d’étayer leur autorité face à des éléments rapidement centrifuges. Les factions de Gbagbo sont encore là prêtes à faire entendre leur voix. Quant à Madagascar, l’opposition à Rajoelina n’a pas véritablement baissé les bras – certains se battant encore pour l’isolement du pouvoir- et l’arrivée d’un Ratsiraka bien plus remuant qu’on ne pourrait le souhaiter, exige des gestes forts pour tenter de stabiliser la situation.
L’hyper président Sarkozy, toujours inquiet de son niveau dans les sondages de popularité, a par ailleurs fort à faire quand il s’agit de renouveler son image dans l’espoir d’une nouvelle victoire en 2012. Ici, se posant en sauveur de la Lybie (sauveur de l’alibi ???), sauveur de l’Euro et de l’Europe – même si, en l’occurrence, c’est plutôt aligné sur Merkel qu’il sauve les meubles – il souhaite marquer les esprits en se posant comme le deus ex machina qui aura aussi résolu deux des principales crises de l’Afrique Sub-saharienne.
L’Afrique du Sud de Zuma est toujours là en arrière plan, acteur de la normalisation à Madagascar.
Il faut par ailleurs se demander, sur un autre registre, à qui Sarkozy veut-il faire le plus plaisir quand il décide de recevoir le PHAT ? A Andry Rajoelina lui même, président en intérim de Madagascar … ou à Jacob Zuma acteur de la feuille de route et de la résolution de la crise à travers la SADC. Il faut se remémorer qu’il se négocie encore une place au conseil de sécurité qui doit se décider entre l’AFS et le Nigéria ?
La main tendue à Rajoelina est probablement un geste de bonne volonté vis-à-vis d’une Afrique du Sud passablement irritée par les interventions françaises successives en Cote d’Ivoire et en Lybie, interventions qui se sont faites sur le dos des tentatives de médiation et des initiatives de paix africaines et de Zuma en particulier. Juppé est bien allé faire des courbettes à Prétoria pour arrondir les angles des relations France/AFS. Faut pas oublier qu’il y a quand même quelques gros contrats énergétiques et industriels en jeu. Et que le G20 et les décisions qui doivent s’y prendre exigent que les alliances les plus solides de la France avec les émergents s’établissent.
Accueillir Rajoelina est ici un clin fait à Zuma « t’as vraiment fait du bon boulot mon pote dans la résolution de cette crise qui n’en finissait pas ».
Certains griots du pouvoir HAT qui vociféraient que ces sauvages coupeurs de tête ne valaient pas la corde pour les pendre, risquent d’en avaler leur chapeau si on leur dit que leur champion ne sert que de faire valoir au grand frère africain.
La planète Bourgi serait-elle en orbite ?
« Ce que la présidence Sarkozy apporte de nouveau dans les relations entre pouvoir et argent est l’hypertrophie du rôle de l’argent sale et de la corruption qui s’ensuit, faisant de la République française une République bananière. Ses relations avec les pays africains et arabes ne se font plus à travers des diplomates mais à travers des affairistes douteux » dixit l’avocat Jacques Vergès.
Notre « ami » Robert Bourgi est à mon avis l’illustration de cet affairisme douteux. Sèchement mis à l’écart des affaires africaines par Juppé, lequel Juppé l’avait empêché de participer à l’investiture de Ouattara, on l’a vu réapparaître paré du blanc manteau du repenti avec ses mallettes à scandale pleines de mallettes d’argent (Villepin, Chirac, Sarko…). Il a du faire peur à certains et, en plus, ça faisait désordre dans le paysage des futures élections présidentielles. D’ailleurs on n’entend plus parler de lui.
Intermédiaire favorisé du TGV dès 2009, il avait trouvé dans l’univers de la HAT probablement matière à compenser partiellement, sur le plan pécuniaire, la disparition de son mentor Omar Bongo. Je ne serais pas surpris qu’il ait été un des acteurs pris en compte dans l’organisation de la rencontre de mercredi. Je serai de la même manière curieux d’observer le devenir des projets Intertek et IEG de la bande Bourgi/Horizon Finance & Co à Madagascar à l’aune de cette rencontre officielle.
Il sera toujours temps de voir comment tournera cette planète Bourgi qui, acculé par Juppé, aura lancé ses pétards dans les scandales de la république des mallettes. Allez savoir si derrière cette rencontre Sarkozy-Rajoelina, n’a pas été passé quelque part un marché de dupes avec un Bourgi à la dangerosité avérée, en pleine période électorale. L’avocat d’affaires Robert B. aurait là l’opportunité de retrouver toute son influence auprès de ce client si juteux. C’est bien dans ces situations de déliquescence de l’Etat que les requins se goinfrent parce que l’alibi (la Lybie ???) de la reconstruction du pays permet tous les projets et toutes les arnaques.
Bon, il faut donc relativiser tout ça … même si ce n’est pas anodin …
Evidemment, la France a des intérêts à sauvegarder. Et c’est bien là le dernier volet des motifs de cette rencontre. Les enjeux économiques, stratégiques, qu’il faut préserver. Et toujours la présence de cette communauté française, qui force ces diplomates à naviguer entre la chèvre et le chou : faire le moins de choses possibles qui puisse mettre en péril les positions françaises. La Real Politik est là dans toute sa splendeur. Cette rencontre ne peut pas être une surprise à partir du moment où une normalisation est en marche. D’ailleurs, les choses se synchronisent bien : la suisse, pays de culture protestante, particulièrement favorable et de longue favorable à Marc Ravalomanana, voit son ambassadeur présenter ses lettres de créances. Paris fait donc les choses au moment où il doit les faire.
Effectivement, il s’agit là d’un évènement majeur de cette crise. Mais baaah … Rajoelina là dedans, qui ne boudera pas son plaisir de fouler les tapis rouge de l’Elysée (« hey, chouette … le président va enfin m’appeler président !!! »), n’est qu’un jeton sur le damier de stratégies et d’intérêts qui le dépassent probablement.
Il est cependant toujours aussi irritant de constater que nous sommes les jouets de ces grandes puissances. Quand allons-nous nous donner les moyens de leur faire un bras d’honneur ?
Bien à vous tous …
ps : pour mémoire, la thèse sur les intérêts français à Dago et les rouages de la diplomatie française est développée plus largement dans


RRabetafika
6 décembre 2011
Prospective intéressante dans un jeu du chat et de la souris où l’on sait d’avance qui va y laisser des plumes.
Par définition psychologique, un diplomate est un homme qui vit dans un réseau de mensonges et ne reconstitue une vérité provisoire acceptable que par son habileté à lier des sophismes, sa science de la persuasion et son art de prendre les accents de la sincérité (pour parodier Jacques Lantier)
Raison d’Etat, tu nous tiendras toujours …
soolguitar
7 décembre 2011
Ah ! enfin un océan de transparence: la grande ile va rentrer dans le rang …Super Président va ménager ses intérêts économiques en vue de la dégradation de son triple A. Personne n’est dupe.
Triple AH AH AH
solofoniainaa
7 décembre 2011
Eh oui ! J’ai failli piquer une crise d’estomac, d’autant plus que dans un journal aussi le TGV serait, parait-il, invité par l’ANC.
Mais que sont devenus tous les autres acteurs soutenant les anti HAT ? Que font les USA et l’Union Européenne ? Chaque jour qui arrive apporte toujours son lot de mauvaise surprise. Et quel rôle réel il joue l’ambassadeur de l’Afrique du Sud ? C’est la peur de cette présence chinoie qui les pousse tous à virer de camp à 180° ?
Nous serons toujours les dindons de la farce. Les temps ont changé mais cette omni préséance française est toujours là !
J’aimerai apporter ici une citation de Thomas *Hobbes, un contemporain de Descartes :” A l’état de nature l’homme est un loup pour l’homme, à l’état social l’homme est un dieu pour l’homme”.
*Hobbes est un philosophe anglais du XVIIème siècle. C’était un contemporain de Descartes, qu’il a beaucoup critiqué. Il a vécu et écrit dans un contexte de guerres civiles en Angleterre. Il est matérialiste, non pas dans le sens du matérialisme historique, mais il pense qu’il n’y avait que de la matière. Il ne croit pas aux esprits ni aux âmes. Il est surtout connu pour sa philosophie politique.
Je vous donne ici l’explication apportée par Nadia Humbert, élèves de TL (2008) vous pouvez visiter le site :
http://chevet.unblog.fr/2008/10/14/lhomme-est-un-loup-pour-lhomme-thomas-hobbes/
Tout comme Rousseau, Hobbes a lui aussi, quelques dizaines d’années auparavant, une théorie d’un état de nature. Cependant, il se montre plus pessimiste sur la nature de l’homme. Il pense que, s’il n’y a personne pour les en empêcher, les hommes ont tendance à s’entretuer. Il explique que les hommes sont tous poussés par leurs désirs. Ils cherchent à améliorer leurs conditions et avoir toujours plus de puissance afin de conserver celle qu’ils ont déjà acquise. Pour atteindre leurs buts, ils n’hésitent pas à s’en prendre aux autres hommes. Par conséquent, ils se méfient d’eux, vu qu’ils risquent de faire de même. Ils tiennent à sauver leur vie et comme ils sont également intelligents, ils préfèrent attaquer avant d’être morts. Il y a aussi un troisième point, après leur ambition et l’envie de vivre au mépris des autres, c’est qu’ils aiment être reconnus, qu’on ait une haute opinion d’eux-mêmes, aussi haute que la leur. Lorsque ce n’est pas le cas (et c’est rarement le cas), ils attaquent tous ceux qui les sous-estiment. D’après Hobbes, ce sont des caractéristiques communes à toute l’humanité, et les hommes sont tous égaux en cela. Comme ils peuvent utiliser ou la force ou la ruse ou l’alliance (mais jamais pour très longtemps), aucun d’entre eux n’est défavorisé et il en résulte une guerre de tous contre tous (ou de chacun contre chacun).
Ainsi, l’état de nature pour Hobbes est un état de guerre de tous contre tous et, selon lui, c’est ce qu’il faut éviter. Il le décrit de cette manière : ” Il règne une peur permanente, un danger de mort violente. La vie humaine est solitaire, misérable, dangereuse, animale et brève. “ Solitaire du fait qu’ils se méfient de tout le monde. Misérable parce qu’ils ne peuvent rien entreprendre de durable, sinon les autres voudront se l’approprier. Dangereuse parce qu’ils n’ont aucune garanti pour rien et que les autres risquent de les tuer à tout moment. Animal : ils ne peuvent rien construire, n’ont pas de société, ils n’ont pas le temps d’essayer de comprendre le monde, d’accumuler des connaissances ou de se pencher sur les arts. Et brève parce qu’ils ont tellement d’ennemis qu’il y en a toujours un qui va finir par les tuer rapidement. C’est la raison pour laquelle Hobbes affirme qu’ ” à l’état de nature, l’homme est un loup pour l’homme “.
Pour Hobbes, l’état de nature est le pire qu’il soit. Il faut s’en extraire et, par tous les moyens possibles, ne pas y retomber. Pour y remédier, il ne voit qu’une seule solution : que chacun fasse un contrat social avec tous les autres. Ce contrat consiste à ce que chacun abandonne son droit, sa liberté sur la personne des autres. Mais il juge qu’un contrat seul ne suffit pas. Il faut mettre en place un Etat pour qu’il soit respecté. L’état social est défini de la manière suivante : “ une convention de chacun avec chacun pour que leur puissance commune soit rassemblée en un Etat qui les gouverne tous. “
Voilà comment Hobbes définit l’Etat : ” une personne une dont les actes ont pour auteur, à la suite de conventions mutuelles passées entre eux-mêmes, chacun des membres d’une grande multitude, afin que celui qui est cette personne puisse utiliser la force et les moyens de tous comme il l’estimera convenir à leur paix et à leur défense commune. “
Explication :
” une personne une “ désigne le souverain. Ce n’est pas forcément un seul homme. Quand c’est le cas, il s’agit d’une monarchie. Mais lorsque c’est l’assemblée de tout le peuple, il l’appelle démocratie et quand c’est une assemblée d’une partie seulement, c’est une aristocratie.
Donc le souverain ” dont les actes ont pour auteur chacun des membres… ” . En effet, le souverain est le représentant du peuple. Lorsqu’il agit en tant que souverain, il agit au nom du peuple. Donc c’est comme si c’était l’action de tout le peuple qu’il représente. Quand le souverain fait un acte, chacun des sujets en est l’auteur (il en a la responsabilité) et le souverain n’est qu’acteur. Ce qui signifie que si le souverain tue l’un de ses sujets, c’est le sujet lui-même qui s’est tué. Ou quand le souverain prend une décision, le peuple n’a pas le droit d’être en désaccord avec cette décision, parce qu’il serait en désaccord avec lui-même.”
afin que celui qui est cette personne “ c’est-à-dire le souverain, ” puisse utiliser la force et les moyens de tous comme il l’estimera convenir “. Par là, Hobbes signifie que l’Etat, qu’il soit représenté par un monarque ou une assemblée, a tous les pouvoirs sur ses sujets. Ils doivent lui obéir en tout parce que c’est lui qui décide comment les protéger les uns des autres de l’état de guerre. C’est ce qu’il affirme dans la fin de sa phrase ” comme il l’estimera convenir à leur paix et à leur défense commune “. Ainsi, le souverain, afin de les prévenir de l’état de guerre, qui est la pire des conditions, a un pouvoir absolu sur ses sujets.
Il possède donc l’ensemble de tous les pouvoirs et tous les droits de ses sujets. Comme il est le représentant de tous, alors tous ses sujets ont, par son intermédiaire, ce pouvoir absolu et cette puissance sur les autres. Cela explique la deuxième partie de la phrase. ” A l’état social, l’homme est un Dieu pour l’homme. “