Pour ceux qui ne le connaissaient pas, ce rapport de Mathieu Pellerin (IFRI) qui fait un point sur les relations historiques et actuelles entre la Chine et Madagascar …
Au sommaire (résumé)
– Aux racines des relations sino-malgaches
– Les « nouveaux Chinois » :une classification globalisante et imparfaite
– L’intensification progressive des relations bilatérales
– Les relations sino-malgaches durant le régime de transition
Introduction
« La Chine est la solution à tous nos problèmes ». Cette phrase, prononcée par un haut responsable du régime de transition à Madagascar1, illustre à merveille l’esprit qui habite la plupart des dirigeants malgaches. Au lendemain de la chute du régime de Marc Ravalomanana, Madagascar s’est retrouvée mise à l’index de la communauté internationale, gelant de facto les aides publiques qui alimentaient près de 70 % du budget d’investissement de l’État malgache.
Dès lors, Andry Rajoelina, président de la HAT (Haute Autorité de Transition), crée en 2009 une commission chargée de réfléchir à des « financements parallèles », et l’idée de se tourner vers des bailleurs moins regardants en termes de gouvernance s’impose très rapidement. Le régime songe alors à renouer avec la compagnie minière chinoise Wisco2, qui avait répondu à un appel d’offres international lancé par le président Ravalomanana et qui avait même été choisie par ce dernier, avant qu’un problème d’ordre financier ne vienne bloquer les négociations. Wisco se voit alors attribuer le permis d’exploration du gisement de fer de Soalala par le régime de transition et annonce un volume d’investissements de huit milliards de dollars. Conformément au cahier des charges, la compagnie verse un « droit de mise à disposition » de 100 millions de dollars, officiellement destiné à renflouer les caisses de l’État malgache.
Le pari de trouver des financements alternatifs semble alors réussi et depuis, les délégations étrangères se sont succédées à Antananarivo, qu’elles soient koweïtiennes, saoudiennes, turques, pakistanaises, thaïlandaises, hongroises ou encore russes. Mais c’est essentiellement l’empire du Milieu qui retient toutes les attentions et alimente tous les fantasmes des dignitaires du régime de transition.
L’acuité de la question chinoise à Madagascar nous offre l’occasion de dresser un état des lieux, inexistant à ce jour, des relations sinomalgaches. Après un rappel de la profondeur historique des relations qui lient Madagascar à la Chine, nous nous focaliserons sur le développement de ces relations au lendemain de la reconnaissance malgache de la République Populaire de Chine (RPC), notamment d’un point de vue économique, avant d’analyser la nature des relations qui lient la Chine à Madagascar depuis le début du régime de transition, le 17 mars 2009. [….]
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Mathieu Pellerin est chercheur associé au programme Afrique subsaharienne depuis juin 2010. Il est chargé de mission au Club des Directeurs de Sécurité des Entreprises et travaille comme consultant en risque pays, sûreté et intelligence économique.


iarivo
12 juin 2011
La HAT n’avait pas d’autres choix puisqu’elle était poussé à de telles « extrêmes » par la CI elle-même.
Et c’est probablement pour cela que l’UE durcit le ton, le marché malagasy lui échappant d’entre les doigts, mais ce durcissement leur serat-il favorable ou au contraire pousserait-il la HAT à aller plus loin encore dans ses relations avec la Chine et les autres pays moins regardant ?
solofoniaina
14 juin 2011
Bonjour,
C’est la première fois que j’écris. Laissez-moi, vous remercier car votre blog est une source d’informations et je vous encourage à faire en sorte que tous ceux qui, malgaches de surcroît, veulent s’intéresser à la politique à Madagascar devraient tirer beaucoup de leçons et connaître les arcanes de la géopolitique.
Pour nos politiciens, je trouve qu’ils ne sont pas à même de se poser comme donneurs de leçons aux malgaches. Je trouve que leurs niveaux sont minables et qu’il ne faut pas qu’ils se jouent de l’avenir de Madagascar. Ils savent bien employer et manipuler en parlant de : TOLOM-BAHOAKA ! Une fois qu’ils sont au pouvoir, ils ne pensent qu’à remplir leurs poches, et ce, par tous les moyens innommables. Est ce que les malgaches n’ont que ce qu’ils méritent ? On s’est, impunément, joué de leurs têtes.
En lisant tous vos articles qui me sont tombés sur Internet, je pense que Madagascar ne sortira pas de sitôt de cette misère ; les puissances étrangères font en sorte qu’on ne doit pas se choisir son chemin et avec toutes les dérives de nos dirigeants, elles tirent bien leurs épingles du jeu. De toutes ces puissances, c’est le jeu de La France (je ne parle pas des français en tant qu’individus, mais de la politique Françafrique).
D’ici 40 ou 50 ans, vu l’engouement des femmes malgaches à se trouver un mari français pour se sortir de cette misère, le nombre de français malgaches va s’accroître beaucoup qu’un jour il sera très facile à La France de revendiquer Madagascar comme son département !
Toute cette classe dirigeante, au lieu de se mettre à l’évidence, au lieu de pavanner avec leurs richesses mal acquises et sur le dos du pays, s’en fouttent. Ils aiment tenir des discours, se mettant uniquement au devant de la scène comme dit l’expression : « DRAPER DE PEU D’AUTORITé, ILS JOUENT DEVANT LES CIEUX DE SI GROTTESQUES COMéDIES QU’ILS FERAIENT PLEURER LES ANGES. »
Je ne sais pas si vous avez en main le livre : LES ETAPES D’UNE REVOLUTION qui avait été écrit depuis 1972 et qui avait été interdit de publication à Madagascar par les dirigeants d’antan.
Si le pays se trouve actuellement à ce stade c’est qu’il ne fait que subir les conséquences des mauvaises décisions arbitraires et irréfléchies de tous nos dirigeants.
Je vous remercie beaucoup.
solofoniaina
14 juin 2011
Merci beaucoup