Par Lalatiana PitchBoule
Une amie s’exclamait sur cette photo : « le paradis !!! » … Sous les cocotiers, le village abrite 2 500 habitants, dont 400 électeurs … soit 2100 enfants dont seuls 200 seront scolarisés dans l’école cette année … faute de moyens …Paradis disiez vous? Image d’un pays ambigu. Où de loin et en surface les choses paraissent quasiment normales. Les villes grouillent d’activité. Les étals sont pleins. Les gens s’alignent devant les vary mitsangana. Les échopes de téléphonie fleurissent. Les vols intérieurs d’Air Mad, à la régularité surprenante, sont chargés de touristes. Les taxis brousse taxi-broussent, et les colporteurs colportent. Certaines unités d’accueil de Sainte-Marie sont overbookées. Le karana du pavillon d’Analakely refuse de négocier les 20 cms de la fin de son coupon (l’a pas besoin de gagner des sous celui là ?) . Les paysans repiquent les rizières. Les maraîchers vendent leurs légumes. Et les sourires sont toujours aussi fabuleux. Le carburant est quasiment au prix métropolitain. Et la téléphonie, derrière l’aspect débrouille avec des recharges à 500 ariary, ramène les 2 heures de communication à quasiment 28€ !!! Et les sourires sont toujours aussi fabuleux. …
M’est revenue en tête la taxinomie de la misère. Le premier degré de la misère est la gêne. L’homme gêné n’est pas encore pauvre, mais la pauvreté frappe à sa porte et, pour peu que le travail lui fasse défaut, il lui ouvrira. Elle est là, partout, omniprésente dans les discours des gens qui ont perdu leur boulot, de ces entrepreneurs qui se plaignent de la morosité de l’activité, et de tous ceux de cette classe moyenne commerçants, employés, chauffeurs, fonctionnaires qui se plaignent de cette crise interminable qui a fait exploser les circuits économiques et délabré les pouvoirs d’achat. La pauvreté est le second degré de la misère, définie par la privation des commodités. Le pauvre a peu, mais ce peu suffit pour que sa position soit plus une inquiétude qu’une souffrance. Cette pauvreté là, on la voit partout aussi des campagnes aux villes, sur une population industrieuse dont les enfants travaillent quand on aimerait les voir jouer dans des cours d’école. L’indigence est le troisième degré caractérisé par la privation du nécessaire, le dénuement absolu. L’indigent n’a rien ; il souffre, il ne peut que tendre la main et mendier … Et dieu sait si la mendicité est là, installée, habillée du terme « cadeau », mais l’indifférence à laquelle on se force l’a rendue moins intrusive. Et, au-delà de l’indigence, que peut on éprouver quand on rencontre l’extrême misère dans le grand Sud profond, dans des villages où certains n’ont plus le réflexe vital ni la dignité de se laver et de se couvrir, quand on croise ces regards vides … A part une énorme honte et un immense chagrin … Leçon d’humilité.
Rencontres et échanges…
« Tu sais, nous ici on se moque absolument de qui prendra le pouvoir. Ce sont de toutes façons tous des pourris et on n’y pourra rien changer. Alors qu’ils se sucrent donc, pourvu qu’on nous laisse travailler. De toutes façons je n’irai pas voter, ça ne sert à rien. » …
« Aucun dirigeant ne s’est vraiment occupé de développement ici. Le bon président sera celui qui se préoccupera vraiment du développement du Sud. Mais les gens s’en moquent. Ils attendent seulement de voir »
« Ravalomanana a vraiment fait des choses bien, mais il a eu tort de nous oublier après 2006. Moi j’ai milité pour le TGV en Janvier 2009 mais je ne voulais pas du coup d’Etat. Quand on a réalisé qu’il voulait prendre le pouvoir, on ne l’a plus suivi ».
« Même s’il a fait des bonne choses, il ne faut pas qu’il revienne (Marc Ravalomanana) … Ca remettrait de nouveau tellement de désordre. On ne veut plus de ces désordres. On ne veut que travailler. Moi, l’école privée ou je mets mes deux enfants me coûte le tiers de mes revenus… alors, la politique, tu vois … »
« Moi, je n’ai perdu QUE 40% de mon activité … Je ne peux pas me plaindre face à certains »
Les gens sont épuisés. Face à ce désabusement teinté d’écoeurement, on parait ridicule avec nos grandes théories sur le développement, l’éthique, la démocratie, les droits de l’homme, la justice et la vérité. Et là encore, le hiatus entre la diaspora et les gens du cru saute aux yeux. Comment peut on, nous expatriés du loin de notre parisianisme, prétendre donner des leçons à tous ceux là dont les enjeux de survie sont quotidiens. Comment leur demander de penser à après-demain quand ils ne sont pas assurés de ce qu’ils auront demain. L’espoir est devenu une denrée de luxe … Et pourtant … Ces sourires sont toujours aussi fabuleux. …
Et puis … Ai visité les villages du Père Pedro et assisté à sa messe. Moment très fort, magistralement mené par un monstre de communication au charisme absolu et à l’ego hypertrophié. Ses prises de position politiques m’avaient hérissé. Et je réalise à le voir qu’il ne roule pour personne que pour lui-même et pour son énorme projet. L’imaginaire que j’avais du site était un village bâti sur un tas d’ordures et d’immondices, à la misère grouillante. Et j’ai découvert de VRAIES maisons de maçons à l’architecture traditionnelle, ordonnancées en une VRAIE ville, propre, organisée à rendre jaloux n’importe quel maire ou président de fokontany. Et réalisé que ses 20 années d’intervention lui ont fait sortir une génération de la précarité. Et qu’il en sort d’autres. Extraordinaire et sacré p… de bâtisseur. Chapeau l’artiste!
Et là encore, ces sourires sont toujours aussi fabuleux. …


Sylvie Piquet
18 août 2011
Bien que ne connaissant pas (encore) le Sud, je suis 1000% d’accord avec toi, Patou, les photos paradisiaques que nous ramenons de Madagascar, ces sourires merveilleux d’enfants aux grands yeux cachent la plus grande des misères, celle de l’absence d’espoir.
Et pour le Père Pedro aussi, je partage ton analyse. Bien sûr qu’il a fait de sa messe un show extraordinaire, bien sûr qu’il roule « pour sa paroisse » si j’ose m’exprimer ainsi…mais ce qu’il a créé existe bel et bien et c’est une preuve qu’avec de la ténacité, du bon sens et probablement un orgueil bien placé, on peut stopper l’inexorable descente aux enfers qu’est cette misère larvée…autrement dit, un exemple à suivre !!!
Didier
18 août 2011
Lokara.
Nous sommes déjà amis, mais je crois que c’est la première fois que je suis d’accord avec toi, à la virgule près. Miteniteny vazaha faharoa…
Rivohanitra
18 août 2011
Je crois qu’il arrive qu’on se fâche pour des idées, mais pour ce qui est écrit, je ne peux que souligner que Lalatiana décrit la réalité. Tout ce qu’il y a de plus cynique et de plus féroce.
Toute cette misère m’a toujours secouée.
A Tananarive dans certains quartiers le dénuement est aussi total, et c’est encore à ces gens que les politiques promettent monts et merveilles pour assurer les rotaka quand ils souhaitent accéder au pouvoir. Oui, c’est le 7 février 2009.
Nous ne pouvons aucunement devenir complices de ces faits.
Nathanael
19 août 2011
Ca fait toujours autant plaisir de lire tes récits tonton.
Nathanael
pitchboule
19 août 2011
Merci, neveu 🙂
Andriantsimbazovina
19 août 2011
La légendaire patience avec le sourire des Malagasy dans le dénuement, cela incite toujours à l’humilité.
Le tout est de savoir comment faire pour sortir de notre Patrie d’un système politique structurellement en déliquescence et lui donner l’élan pour exploiter ses énormes potentialités.
solofoniaina
19 août 2011
C’est pour quand alors le grand procès ? Le procès de tous les dirigeants et tous les acteurs politiques qui ont mené le pays et qui nous a amené à cette situation actuelle ?
C’est pour quand aussi, le VAKY BANTSILANA pour tous ces soi-disants mouvements populaires savemment orchestrés par des gens sans scrupules et cela depuis 1972 et surtout l’instigateur de l’ère Ratsirakienne ? Ratsiraka qui ose dire encore qu’il a des solutions pour le pays ? Et pourtant tout ou grande partie de ce qui advient actuellement sont les conséquences des décisions politiques aveugles, juste pour se maintenir au pouvoir et faire croire qu’il est milay.
A quand le grand déballage quand les nationalisations à outrance acclamées n’ont jamais pu être suivies d’effets positifs. On a débouté les soi-disants colons hors du pays mais les pouvoirs successifs n’ont jamais pu prendre la reléve. Les terres confisquées aux colons au nom d’une fallacieuse politique d’indépendance sont en friche sinon accaparées par des bras longs qui écrasent encore plus les malgachjes sans défense ni au vu de la justice ni au vu du FOKONOLONA ? Madagascar qui a occupé un rang honorable avant 1972 a perdu de sa superbe : l’agriculture, l’élevage, les mines etc …
A la décriée néo-colonisation française s’est substituée l’indo-pakistanisation de tous les secteurs clés qui font vivre les paysans, les petits artisans et l’administration est tenue d’une main de fer par la MAFFIA qui ne dit pas son nom, cette haute bourgeoisie, ce club 48 et qui sont relayés par les enfants de la première république et leurs complices. La soi-disante MALGACHISATION n’était qu’une tromperie. Pire, les pauvres petits malgaches : élèves, étudiants étaient encore plus condamnés car leur niveau dans les langues pour mieux communiquer ne réflète plus ces malgaches d’antan, nos parents, qui sont peut-être limités dans les diplômes mais qui comprennent mieux ce que dit l’étranger d’en face.
Je me rappelle bien, RATSIRAKA représentait beaucoup, aux yeux des malgaches, ces jeunes, à qui, on a eu plein d’espoir. Tout était en lui pour émerveiller : très cultivé (je reconnais que parmi les malgaches il est de ceux qui maîtrisent très bien la langue française) intellectuel (capitaine de corvette de l’armée française, spécialisé dans les finances, ingénieurs). C’était le politicien qui, à lui tout seul, fascinait. Un pur produit de l’Ecole à la française. Tout comme vous, qui habitez en France. Mais saurez-vous faire mieux que si un jour vous serez au pouvoir ferez-vous mieux ou pire que lui? Saurez-vous endiguer le népotisme, le tribalisme, la corruption, les pots de vin, les bakchich, les tricheries, les mensonges, l’instrumentalisation des tous les appareils judiciaires, l’information, les détournements non seulement des deniers publics mais de tout ce qui peut encourager l’informel, la dictature du parti unique et des faiseurs de rois !.
Je suis entièrempent d’accord avec Monsieur RIVOHANITRA (pardonnez-moi de vous citer) quand il dit QU’ON SE FÂCHE POUR DES IDEES.
La diaspora des autres pays, à l’exemple tout simplement de sénégalais, cherche de l’argent en France pour les rapatrier afin de nourir les gens dans leurs villages, les LIBANAIS (mauvais souvenirs pour les pauvres femmes malgaches) font rentrer beaucoup de devises étrangères dans leur pays.
Cette diaspora malgache peut-elle faire mieux par rapport à toutes les autres diasporas ? Aux Etats-Unis, le poids économique de la diaspora ITALIENNE, CHINOISE, … , sont très représentatifs et pour leur pays d’accueil et pour leurs pays d’origine et non loin de nous l’ILE MAURICE a su mettre toute sa matière grise au profit de son peuple et pourtant cette ïle n’a pas du tout les ressources que nous disposons. Nos ressources qui sont dilapidées impunément au vu et au su de tous les êtres vivants à Madagascar.
Nous ne sommes pas conscients en nous-mêmes que des changements drastiques devraient s’opérer, des orientations dans nos façons de vivre, de véritables révolutions dans nos façons d’aborder les choses. Mais nous sommes tous impuissants car nous avons des déficits dans nos propres orientations. Nous nous complaisons dans les belles idées qui font rêver mais nous sommes ankylosés par nos propres conflits internes. Nous aimons bien tirés les sonnettes d’alarme comme en France, à la différence que chez les Français, pour ne parler d’eux car vous êtes en France, ils ont des décideurs, des analystes tiennent toujours la barre malgré leurs difficultés. Est ce que nous en avons nous malgaches ?
Ce sont les touristes qui font ce constat de misère face à la beauté des paysages et qui tirent des photos pour les ranger dans leurs albums. Mais NOUS MALGACHES, qu’est ce que nous devrons faire ? Nous avons des engagements, des devoirs ne serait-ce que moraux.
Le Japon, La Chine, Le Vietnam, La Tanzanie, L’Angola, L’Afrique du Sud, à titre d’exemples, ont su négocier tous les changements tandis que nous malgaches, nous aimons discuter tout simplement de tout et de rien, sauf de ce qui est foncièrement vital ET POUR NOTRE AVENIR ET POUR NOUS-MÊMES.
Vous, qui êtes des gens biens, dites-nous, qu’est ce qu’on devra faire à l’avenir et comment s’y prendre ! Avec quels moyens a tous les niveaux pour qu’à l’avenir, nous ne passerons plus à côté de la plaque en nous fustigeants sans arrêt au plaisir de ceux qui y voient leurs intérêts.
Je vous remercie et je m’excuse de mon insolence n’en déplaisent à mes détracteurs !
Andriantsimbazovina
21 août 2011
Beaucoup d’entre-nous font quelque chose, chacun à son niveau. Des exemples abondent et pourraient être cités ici. Seulement, les micro-actions n’apportent pas de solutions durables. Il faudra des macro-actions qui rencontrent de nombreux obstacles dressés par un système bien huilé et néfaste en place depuis 1975!
On ne pourra les faire tomber et les surmonter qu’après la fin des querelles égoïstes de seza et qu’après une prise en main par le peuple de sa propre destinée…
prettyzoely
20 août 2011
Je cherche le Retour au Pays (1) ?!!!
Non blague à part, les sourires sont toujours fabuleux où que tu ailles à Madagascar et j’en suis vraiment vraiment admirative.
A mon dernier retour au Pays (il n’y a pas si longtemps), la vie dure qui frappe tout le monde m’a donné envie de m’insurger mais toute seule, ça ne le fait pas….
Ndimby A.
23 août 2011
Andriantsimbazovina. Vous posez une bonne question. Je propose cette réponse : en refusant, sous des prétextes plus ou moins légitimes et fallacieux, d’appuyer sous une forme ou une autre des régimes issus de coups d’Etats, ce qui ne fait qu’encourager la déliquescence et la perte de repères. Si les brigands sont récompensés, pourquoi rester honnête ?
ayache.catherine@neuf.fr
29 août 2011
tres bel article mais les constats on en fait tous les jours
que faut il faire pour réveiller et conduire une nation?
ne voyez vous pas déjà que les étrangers recommencent à piller le pays comme à la belle époque du néo colonialisme ?
a suivre …
catherine ayache
solofoniaina
5 septembre 2011
Je suis en accord total avec vous. Je ne sais pas si vous êtes malgache ou pas mais je trouve désolant que les malgaches concernés pour le destin du pays se résignent ou se contentent uniquement d’un retour vers le passé.
Les malgaches sont très forts dans les verves ou dans les délires. Le sourire est bel et bien un bon signe. Mais n’est ce pas qu’avec ce sourire, les étrangers nosu prennent pour des bétas ?
Si c’est comme ça le pays, pourquoi avoir cherché cette indépendance qui n’a mené à rien ?
Au plaisir de vous lire
miandrisoa
5 septembre 2011
ayant passé le mois d’août à Mada comme vous, j’ai les mêmes impressions et sensations que vous, et tout dans ce que vous évoquez dans cet article. Mais il faut reconnaitre que: Malgré tout, Ra8 a quand même réalisé plus de choses (infrastructures divers…) que les autres présidents. Et le régime actuel semble ne pas avoir de projets véritables, sauf éloigner le plus loin possible Ra8. En tous cas, je n’ai jamais vu des gens aussi travailleurs et courageux qu’à Mada (des rues pleines à 5h30 du mat!!..), et réussir à garder le sourire quelque soit la situation. Pour cela, je me garde de donner des leçons à qui que ce soit, je sais que ce pays s’en sortira un jour (plus tôt qu’on ne le pense).
andry
10 octobre 2011
On est un peuple naturellement souriant … On sourit pour un oui ou pour un non … jusqu’à quand ????
solofoniaina
6 janvier 2012
J’aimerai apporter ici quelques idées à propos de la Réconciliation qui n’arrête pas d’alimenter tous ces fonds de cette maudite crise.
A mon humble avis, une réconciliation nécessite une feuille de route, excusez de l’expression qui est à la mode. Moi je préfère utiliser une charte malgacho-malgache afin que le citoyen malgache se retrouve. Car tout malgache devra connaître tout le milieu auquel il évolue : économique (impôts, douane, nos contributions internationales, les dettes contractées et avec obligation de résultat fiable, honnête) – social (Ecoles, hôpitaux, soins divers, la place des fonctionnaires et des employés du secteur privé, etc …) – Nos moyens de production dans l’exploitation des secteurs divers (Agriculture, élevages, richesses minières, industriels) – une projection à long terme (Education, enseignements, formation des cadres dans tous les secteurs etc …)
La première nécessité, c’est d’avoir une vision commune entre tous les malgaches, une vision du positionnement de Madagascar, une vision interne où l’on pourra définir la place et le rôle du malgache par rapport à Madagascar. S’ensuit, une vision qui gagne l’adhésion générale des malgaches sur notre position face à la communauté internationale. Dans ces deux posotions, il y a nécessité d’une refonte de notre position globale car en fait, il s’agit de reconstruire totalement la Nation Malgache et l’Etat en particulier.
Madagascar a toujours été depuis les mouvements populaires ou plutôt politiques, un centre d’expérimentation des décisions politiques à court terme. Beaucoup de ce qu’on avait décidé ne servait que les intérêts de ceux qui se sont mis à la tête de l’Etat. Et toutes les visions à long terme ne tourne que vers les décisions des pays pourvoyeurs de fonds car Madagascar n’a jamais eu de structures solides et fiables pour décider d’elle-même. Bref, l’avenir dy pays a toujours été décidé par des politiciens résolument tournée vers un minimum d’Etat, un Etat qui n’est qu’un instrument exécutant les missions essentielles dictées soit par les intérêts personnels des dirigeants pouilleux, véreux soit par les missions imposées par nos pourvoyeurs de fonds extérieurs. A travers cela toute une panoplie de mensonges telle Développement, efficacité, Réalisations, Etat moderne etc …, inventées de toute pièce et copiant les inventions occidentales.
D’après moi, tous les dirigeants n’ont jamais compris le sens réel de leurs missions. D’où tous ces problèmes qui surgissent et ressurgissent ne serait-ce qu’à chaque élection. Avec toutes les conséquences que nous vivons aujourd’hui : parti unique – fédéralisme – communisme – Etat de droit – Démocratie – Fokonolona – Environnement et bla et bla et bla.
Tout ce qui est à la mode ailleurs sert de Leitmotiv afin d’obtenir plus de voix au vu des élections. Toutes les interprétations des règles venues d’ailleurs se sont avérées catastrophiques et ne conviennent en rien car improductif.
Le rôle de l’armée elle-même est devenu confus car les dirigeants malgaches n’ont jamais su faire la différence dans chacune de leurs interprétations des lois et des règles en vigueur. Comme si les affaires d’Etat ne sont pour eux que des jeux de rôle qu’ils font et les défont à leurs guises. Ce ne sont pas les événements qui le démentiront.
L’homme de la rue ne peut que se résigner à la destruction du pays devant les diverses provocations de la politique qui ne veut pas chercher les moyens pour relever le pays. Tous les diagnostics virent au rouge mais les remèdes que l’on propose ne sont au fait que des poisons qui rongent et amplifient tout le mal.
L’incapacité de chaque pouvoir à résoudre les problèmes a entraîné la société malgache actuelle dans cette confusion, et on ne voit mal qui pourrait nous sortir de la situation actuelle. Le peuple est inquiet pour son présent et surtout pour son avenir.
Il y a la descente aux enfers de l’ordre public, l’effondrement de l’économie. Le redéploiement du pouvoir exécutif et du pouvoir judiciaire ne sert que l’injustice de tous ordres car les responsables politiques et administratifs ne veulent pas prendre conscience du rôle clef de ce que c’est qu’un Etat. Au contraire, ils mènent la croisade contre le rétablissement d’un retour à l’ordre équitable.
Tout cela se retrouve dans les collectivités décentralisées, le Fokonolona, où l’on propage le courant « populiste »inutile à la vie collective. Le contrôle des comptes y est quasiment inexistant et lorsque cela existe, le service chargé du contrôle ne laisse entrevoir aucune transparence des comptes car il n’y a plus de la probité.
Les intérêts ne sont plus les mêmes entre les tenants du pouvoir et ceux de la Nation : les routes, les adductions d’eau car les fonds sont insuffisants et que l’on presse trop le peuple pour les Impôts à cause des détournements et le partage léonins des deniers publics et même jusque dans les villages où l’on ne sait plus à qui incombent les responsabilités.
Les forêts sont décimées pour l’exploitation des bois de rose alors qu’ un arbre met trente ans avant de pouvoir être exploitable.
A cela s’ajoute le mauvais comportement des hauts responsables politiques et administratifs malgaches. Les responsables politiques confondent administration et intérêts de leurs partis. Si le Ministre est AKFM, tout son staff est AFKM, de même du temps de l’AREMA, du TIKO MADAGASCAR et maintenant du TGV. Vu que les hauts commis de l’Etat sont nommés par leurs partis, leur premier souci est de servir les intérêts des membres de leurs partis sous peine d’éviction.