par lalatiana pitchboule
la majorité silencieuse, c’est pas nous … (Appel à un Réveil militant ….)
Les trois ans de cette interminable crise en ont éreinté plus d’un de ces militants et indignés de la 1ère heure, épuisés de ces conflits qui se sont propagés jusqu’au sein de leurs propres familles, ballottés comme ils l’ont été, eux et l’ensemble des malgaches, des sempiternels « I will be back soon » de l’un aux incohérences de l’autre, des espoirs déçus de règlements (de compte ou de crise), à l’écoeurement face à l’incompétence et l’incurie de ces « politiciens » qui ont galvaudé le sens des mots « politique », « démocratie », «peuple», « nation ».
Les « engagés » de l’extérieur dont l’action critique dénoncée par des « hey, t’arrête de nous faire suer avec tes rhétoriques à 2 balles sur ta démocratie et ton développement », en sont pour certains venus à remettre en question la légitimité et la portée leurs interventions. Ils se sont dit qu’il était temps de cesser de théoriser et de critiquer, parce que d’autres urgences plus vitales étaient là à prendre en compte et à traiter. C’est aussi face à cette urgence que nombre de militants de l’intérieur, confrontés à l’insécurité galopante, au chômage, aux pénuries, aux délestages, à une administration défaillante et à une économie en berne, se sentent trop épuisés et trop sollicités par un quotidien de plus en plus difficile à vivre, pour arriver encore à élever la voix.
Se taire, c’est obérer le futur
Mais faut-il attendre que les choses aillent mieux pour reprendre la parole qui a été volée ? Et pour aussi difficiles que soient à vivre les réalités économiques et sociales de ce pays en déliquescence, on doit réaliser que se taire pour ne traiter QUE l’urgence c’est probablement obérer le futur, en déléguant le soin de bâtir ce futur à tous ceux dont nous nions la compétence et la légitimité. Si nous ne croyons pas aux capacités ou simplement à la moralité de ceux là, avons-nous le droit de nous résigner et de nous taire ? Bien évidemment non. Nous aurions à assumer sinon ce crime de « non-assistance à patrie en danger ».
Si on doit rêver l’émergence d’une Nation malgache et d’une nouvelle démocratie, notre plus grand ennemi dans la situation actuelle, dans cet immense foutoir, n’est pas le PHAT. Ce ne sont pas non plus les hommes prétendument « politiques », sinistres d’état et dépités désassemblés, qui déterminent depuis trois ans leur « présence » sur la scène « politique » sur la base de transactions, conspirations sordides, petits arrangements entre adversaires d’aujourd’hui et faux amis de demain pour le partage de miettes et de prébendes du pouvoir. Ce ne sont pas plus les représentants fantasmés de puissances étrangères défendant leurs intérêts sur d’obscurs et abscons registres géopolitiques et géostratégiques. Ce ne sont pas même pas les profiteurs de toutes sortes qui gravitent autour d’un pouvoir plus ou moins légitime. Nous sommes nous même notre plus grand ennemi, dans notre silence, notre résignation : « On n’y peut rien de toutes façons, c’est comme ça, ce sera toujours comme ça. Les profiteurs, les ambitions, les égoïsmes, les abus de pouvoirs, les arbitraires sont le lot commun de notre pays et on n’y changera plus rien. »
En finir avec notre sinistrose
L’énoncé envers leurs compatriotes par certains malgaches eux même, de manière schizophrène, « les malgaches et les hommes politiques malgaches en particulier c’est tous des nuls, veules, égoïstes et on ne s’en sortira pas … » reflète de manière désespérante un « nous sommes nous même nuls, veules et égoïstes ».
S’il est urgent de nous demander ce qui nous rassemble au lieu de nous déchirer sur ce que nous croyons nous différencier entre nous, il est temps aussi d’en finir avec cette sinistrose systématique, avec ce complexe qui fait de notre sous développement une fatalité. Nous gâchons le formidable potentiel de notre Nation à force de ce pessimisme installé de manière malsaine, à force de ce cynisme qu’il est de bon ton d’afficher, prétendument paré d’un réalisme de salon. Autosuggestion de la perte de maîtrise de notre avenir !
La répression et l’arbitraire, la patrimonalisation de l’Etat, la manipulation érigée en système de gouvernement, la politique politicienne et ses petits et sordides arrangements ne sont pas des caractéristiques du seul Etat Malgache. L’actualité de notre reny malala de référence ou les scandales économico-pipolo-politiques de ces démocraties dites développées l’illustre encore aujourd’hui.
Et nous guérir de nos complexes …
On doit ainsi encore le répéter : il faut cesser de se flageller. Les modèles et les systèmes politiques « équilibrés » des grandes démocraties se sont bâtis sur la durée. Ces prétendument « modèles » de démocraties se sont établis aux prix de siècles de guerres civiles et de religion, de guerres de conquêtes, de révolutions sanglantes, de luttes et de répressions sociales qui ont forgé des vœux de « jamais plus » souhaités répétitivement à chaque conflit. La répression et l’arbitraire exercés par la coercition d’Etat ont lentement amené les individus à forger leur capacité de résistance.
Il reste cependant évident que cette capacité de résistance des sociétés à la violence et à l’injustice se forge bien plus lentement que la résignation et la soumission au pouvoir coercitif. Le besoin de survie prend souvent le pas sur ce
besoin d’affirmation/revendication qui s’exprimerait dans l’indignation et la révolte ouverte (l’adhésion de masses fanatisées au discours du démagogue révolutionnaire est une autre affaire).
En appeler à notre responsabilité individuelle ….
C’est pourtant sur cette résistance, ces luttes sociales que se dessinent les ruptures idéologiques sur lesquelles se bâtiront les oppositions, les projets alternatifs, les alternances démocratiques, mais aussi les solidarités qui construisent une identité nationale. Elles fondent l’émergence des contre-pouvoirs indispensables aux équilibres sociétaux. La constitution d’une véritable société civile à la fois productrice d’idées, de thèses, d’idéologies, de discours et de programmes politiques, mais aussi régulatrice des dérives est à ce prix.
La construction de la nation malgache se fera donc si nous éprouvons notre capacité de résistance, et si nous assumons pleinement notre revendication de justice. S’il nous faut de l’opiniâtreté, il nous faut aussi de la patience et de l’humilité. Notre avenir a besoin de temps.
Quand on entend certains professer que notre solution à court terme serait une dictature « éclairée » , ou d’autres se prendre à rêver un modèle de développement à la chinoise qui se passerait du respect des libertés fondamentales, il faut s’inquiéter de ces solutions à l’emporte pièce importées, comme les précédentes, dans la facilité. Aucune solution ne sera immédiate et aucune voie idéale ne se dessinera spontanément
Il faut ainsi en appeler à notre responsabilité individuelle parce qu’il est vain d’attendre l’émergence spontanée de ces personnages fabuleux qui sauront accomplir seuls tous les miracles attendus. Ceux qui définiront leur quête du pouvoir par la réalisation d’une ambition pour le pays et non pas pour eux même. Ceux qui nous tiendront les discours rêvés, discours de courage, de vérité et de responsabilité, qui sauront arbitrer justement entre la légitime revendication des masses populaires, le lobbying des groupes de pression, les privilèges des nantis, les surenchères des démagogues et les manigances politiciennes, ceux là c’est à nous même de les faire naître. On y mettra 5 ans, 10 ans, 15 ans peut-être. Mais ils apparaîtront bien à un moment. Il nous appartient ici d’aider et de préparer ou pas les générations futures à les faire émerger.
Que nous soyons au pays ou, à plus forte raison, que nous soyons à l’extérieur, il nous faut donc rester debout. Pousser et partager tous les « coups de gueule » quand on le jugera nécessaire. Agir véritablement dans le sens de nos idées chaque fois qu’on le pourra… Militer. Voter. Analyser et Vérifier. Informer et former. Echanger. Débattre. Ecrire. Agir encore. Bâtir. Lancer des projets. Investir et financer. Organiser. Se regrouper. Soutenir…. L’acte politique est quotidien. Affirmons toujours plus au jour le jour notre citoyenneté et notre responsabilité … ou taisons nous à jamais.
Ce n’est là que question d’ambition et de responsabilité sur l’avenir et sur la puissance future d’une nation malgache.
« Peut être sommes nous devant l’une de ces occasions de l’Histoire où un peuple voit s’offrir à lui un destin d’autant plus grand que ses épreuves ont été pires. Mais nous ne saurions soutenir nos droits, ni accomplir nos devoirs si nous renoncions à devenir puissants… ».
Bien à vous tous.
Patrick Rakotomalala (Lalatiana Pitchboule).
madagoravox.wordpress.com
ps : J’ai écrit ce papier en pensant à une amie, militante qui s’épuise pour sauver l’emploi de ses 20 collaborateurs quand, en plus de subir dans son entreprise des formes de racket fiscal , elle vient de se faire « braquer » par des hommes armés et cagoulés qui sont partis en emportant une partie de son matériel de production …


Ndimby A.
5 décembre 2011
Merci pour ce papier éclairé, et que j’apprécie d’autant plus que je suis également interpellé par la situation de cette amie commune, qui comme beaucoup, subit les revers d’une crise qu’elle n’a ni cherchée, ni voulue.
Un ministre hâtif avait une fois péroré devant moi et à qui voulait l’entendre dans une salle de restaurant : la majorité silencieuse, c’est inutile. C’est comme un gros rocher : c’est imposant, mais comme il ne dit rien, les oiseaux défèquent dessus (ngezabe toa ny vatolampy, tsy miteny dia hangerezan’ny vorona). Cela montre le respect de ces « gens-là » pour le peuple.
Au-delà du legs de l’histoire et de ses vicissitudes qui auront construit la démocratie sous d’autres cieux au prix de sueur, de larmes et de sang, n’oublions pas un point fondamental : pas de démocratie sans institutions modernes et fortes. Question : à qui appartient-il de les bâtir ?
rabeditra henri
6 décembre 2011
en fait, la situation ne changera guère et nous aurons des mouvements de rue éternels (c’est à dire anarchiques et limités) tant que la contestation sera le fait de petits bourgeois salariés et urbanisés, pleins de morgue et de mépris pour les « culs terreux » que sont les paysans!!!
il faut voir comment un journal comme l’Hebdo ,dirigé par un un prétentieux fier d’exposer sa virtuosité dans le maniement du français, fait l’éloge de la culture du jatropha sans penser qu’il s’agit d’une culture de rente qui nous engagera encore dans une nouvelle extraversion de l’Economie!!!
quand donc nos prétendus « intellectuels » penseront-ils nos problèmes en fonction des besoins et du contexte malgaches?
solofoniainaa
6 décembre 2011
Merci beaucoup Pitchboule pour ce nouvel article. Je n’ai pas arrêté de scruter pour avoir de vos nouvelles Ô combien si intérresantes !
Voilà ce que j’ai à dire.
Votre article est des plus conscientisant mais dommage que la plupart de tous nos intellectuels, classes dirigeantes et autres mafias du pouvoir sont loin d’être conscients de tout cela.
Tout a été dit, redit ; tout a été pensé, repensé ; tout a été écrit, réécrit. Les problèmes d’identité, de développement, de prise de conscience restent, persistent et s’amplifient.
Les français étaient déjà chez nous depuis 1700. Ils ont cotoyé nos rois et nos reines. Ils ont quand même apporté des choses – on ne va pas nier qu’ils ont aidé dans les constructions, les édifices, la scolarisation etc…
Et puis, ils ont pris le pouvoir.
On aproclamé notre indépendance en 1960.
Depuis, la classe de la haute sphère se montre toujours avec leur SNOBISME, leur façon sainte ni touche !
Depuis, notre économie est entre les mains (en général) de l’oligarchie métropolitaine française dont FRAISE STAR etc, des KARANA INDIENS qui étaient venus chez nous vers 1900 SANS LES SOUS, poussés par la misère chez eux en GUJURAT ETC mais qui ont été favorisés par le systéme colonial pour la monétarisation du pays mais qui, grâce à leur ROUBLARDISE se sont enrichis.
Le pays ou la majorité du pays restent des vagues spectateurs à la merci de toutes ces gesticulations politico-politi-CHIENNES.
A l’heure où j’écris, on sort dans les nouvelles que la courronne de RANAVALONA a été volée au ROVA.
Je connais dans ma famille des inspecteurs des impôts ; l’un a pu construire en deux ans une superbe villa avec 2 living etc, a pu s’acheter en plus des ses voitures légères des 4 x 4 dont 1 BMW X5. Un de mes frères a pu construire à ANTSAHAVOLA un building GRIS de 11 étages ; tout ça du temps de cette transition.
Hier, j’ai pu acheter à Ambohijatovo le livre de ROBERT ARCHER : » La marche d’une révolution ! » Certes ce livre s’arrête à l’ére Ratsirakienne mais c’est bon pour l’histoire que l’on souille chez nous !
Je m’excuse et ne m’en voulez-pas : EST CE QU’IL EXISTE TOUJOURS UN ETAT, UNE NATION, UN PEUPLE QU’ON APPELLE MALAGASY ? OU SOMMES-NOUS EN VOIE DE DISPARITION COMME FURENT LES INCAS, LES AZTEQUES, LES MAYAS ?
L'amie citée en PS
6 décembre 2011
Merci Patrick pour la pensée solidaire.
Je ne me sens pas concernée par l’appel de ton article car je sais que je contribue déjà plus que ce que je sais ou peux faire pour ce pays.
Mais aussi, il y a plusieurs façons de ne pas être silencieux et ce n’est pas seulement ceux qui sont vus et entendus sur les agora qui contribuent à construire et reconstruire la Nation. La situation serait encore pire s’il n’y avait pas ceux qui œuvrent et continuent à œuvrer sans chercher à une reconnaissance quelconque. Ils sont tout de même nombreux. Heureusement.
Le pays connait un blocage politique, soit. Ceux qui ne font que geindre continueront à geindre même si la situation était meilleure. Les autres qui se réveilleront par temps de crise se rendormiront une fois la situation redevenue soi-disant « à la normale ». Mais pour nous autres, la bataille continuera, encore plus dure. Petit effort, souvent invisible, mais comme l’eau qui tente d’éroder les rochers…
Bises à toi, mon ami.
L’amie citée en PS.
solofoniainaa
7 décembre 2011
J’aimerai bien apporter mon idée à propos de ce que vous avez écrit Pitchboule.
Je ne sais pas à quelle phase ou à quel stade sommes-nous ? J’ai vraiment pris le temps de vous lire, entre les lignes et entre les mots et voilà ce que je conclus.
De toute façon, cela n’engage que moi-même.
1°) Sur les verves, nous sommes bien fort (feno aingam-panahy). Nous savons bien trouver les mots pour émouvoir, pour attendrir, pour moraliser etc. Ce genre d’oeuvre littéraire a beaucoup recours dans les sociétés occidentales et particulièrement en France. Pour moi, c’est une façon de traiter les choses à la française. C’est normal, vous êtes dans une société française et que le vouliez ou non, vous serez toujours voué à réagir comme les français inconsciemmement ou pas !
Il y a déjà, par le passé beaucoup d’ouvrages traitant ces lassitudes, ces résignations.
Parmi les écrivains francophones, je peux noter Réné Dumont, Frantz Fanon qui ont laissé des ouvrages très utiles dans une société à la française.
En France, ce genre de reflexion peut bien marcher car leur société est structurée. Ils ont bâti des industries, ils ont tissé des relations commerciales. Ils ont conquis des états pour s’approvisionner en toutes matières utiles à leurs économies. La france est toujours un des pays les plus oppresseurs au monde. (Regardez ce qu’ils ont fait en Lybie )
2)° Pourra-t-on parler d’une construction d’une Nation Malagasy quand le minimum qu’on avait a été détruit ? (Je parle entr’autre de TIKO). Nous sommes revenus à l’état embryonnaire des années 1960 quand à nos industries.
3)° Je connais, et j’en suis très sensible quand à ce qui est arrivé à votre amie. OUI, l’insécurité, on la vit tous les jours. On se hâte de rentrer à la maison le soir par peur de se faire voler, de se faire détrousser. Une fois, à la maison, chaque famille se barricade car on ne sait plus ce qui va arriver. Il y a un mois de cela, tous les foyers du grand quartier d’Andavamamba, avaient reçu une menace d’attaque d’on ne sait qui ? Sur la Chaîne à scandale TV PLUS (car c’est cette chaîne qui a diffusé avec l’autre chaîne dont je tais le nom l’interview de Ratsika ayant déclenché cette descente du pays aux enfers), vendredi dernier, l’invité du ZOMA du vendredi 02 décembre 2011 a relaté cette scène d’attaques à mains armées dont il était victime chez lui. Et selon lui, ce sont des manoeuvres diligentées en haut lieu.
La reconstruction de l’Etat ! En voilà un thème qui mérite bien d’être traité.
Car Madagascar est descendue bien bas, et à tous les niveaux. C’est très bien de vouloir interpeller mais il faudra aussi se doter de tous les moyens. Vous avez les idées, vous avez les compétences alors procurez-vous aussi les moyens et à tous les niveaux.
Sarah Rabearisoa Georget était étudiante à Aix-en-Province dans les années 1990. Je la croisais sur nos chemins de l’Université. Bien que je ne comprends rien sur sa vision politique, elle a le mérite d’avoir osé retourner à Madagascar pour mettre en place ce à quoi elle aspire.
Vous, en toute âme et conscience, montez à Madagascar des structures purement malgaches sans nuire tout d’abord aux intérêts de la France car en vérité, c’est la France qui a opéré pour cette déstabilisation du pays.
Vous êtes informaticien non ? Alors faites comme en Inde, montez un truc de logiciels pour faire valoir les compétences de nos informaticiens à Madagascar avant que les étrangers ne viennent encore voler nos idées. On ne vous demande pas beaucoup mais agissez, s’il vous plaît.
A noter que le destruction de TIKO n’est pas l’oeuvre des bandits armés qui ont fait régner la terreur et les sales boulots, c’était savamment étudié car TIKO nuisait à STAR et les autres sociétés françaises comme JUMBO.
Autres choses, le Consulat de France n’arrête pas d’avertir tous ses ressortissants de TANA par SMS pour éviter des itinéraires dans les dédales de TANA à chaque fois qu’un événement grave se produit.
Voilà ce que j’avais sur le coeur et je vous le transmets avec humilité
Neninoro
7 décembre 2011
Ô Que, grande est ma surprise et ma joie de retrouver vos écrits Lalatiana!
Toujours aussi pertinents!
Je n’ai pas arrêté aussi (comme Solofoniaina) de scruter pour avoir de vos nouvelles.
Vous lire, donne un regain d’espérance…, dans cette situation vraiment chaotique du pays!
Merci à vous! Comme je vous l’avais dit: « Bon courage, et, continuez!!
Merci aussi à Solofoniaina, et Dimby A. Bon courage à tous.
pitchboule
7 décembre 2011
Hello Neninoro …
Une petite retraite pour essayer de faire le point … Je suis heureux de vous retrouver.
A bientôt
solofoniainaa
8 décembre 2011
Merci beaucoup Neninoro c’est ici notre AVARA-PATANA, notre blog et nous ferons tout pour faire perdurer nos entretiens plus que familiaux. Une demande que je formule auprès de Pitchboule, qu’il essaie aussi de nous regrouper pour servir de centre de réflexions POUR JE NE SAIS QUOI ! Et mille mercis !
AZA ATAO RARAKA AN-TANY FA MATOA ISIKA MIHAONA ETO DIA DIVIN-JANAHARY IZAO KA AOKA HO TOHIZANA NA HITARINA RAHA AZO ATAO !
Misaotra anao PITCHOU §
spliff
16 janvier 2012
Bonjour Pitchboule,
Rien a dire.
Vos ecrits gagneraient a etre largement diffusés en langue malgache á Madagascar, particulierement celui ci.
Les references a la patience et plus globalement a la necessité d’un vrai travail de fond sur nous memes [et ce que nous voulons] sont tres pertinentes dans ce monde ou les profits a court terme et la satisfaction immediate sont devenus les valeurs trompeuses qui ne manquent pas de trahir la faiblesse de nos bases a la moindre epreuve.
Dans la demarche de generosité dont je ne doute pas qui est la votre, pourquoi ne pas vous faire traduire et trouver un vecteur de diffusion qui permette de depasser les limites du cercle de nos compatriotes eduqués pour atteindre la majorité des malagasy qui est la premiere concernée par ce reveil si necessaire ?
Pour ma part, je ne vois pas en quoi definir des strategies [« théoriser »] empecherait de traiter l’urgence… Les deux sont necessaires
Cordialement,
Spliff
pitchboule
16 janvier 2012
Bonjour Spliff,
Merci de ce message.
Pour l’urgence, bien évidemment qu’il faut traiter AUSSI l’urgence.
pour la traduction, je vais y penser sérieusement. En regrettant de ne pas être autant à l’aise en malgache qu’en français en termes de rédaction. Je pense à un ou deux amis lettrés avec lesquels je peux tenter cela. Je compterai sur vous en relecture :-).
Bien cordialement
solofoniaina
17 janvier 2012
Je vous mets un petit peu quelques phrases d’une chanson de Léo Férré :
Des mots oui des mots comme le Nouveau Monde
Des mots venus de l’autre côté clé la rive
Des mots tranquilles comme mon chien qui dort
Des mots chargés des lèvres constellées dans le dictionnaire des constellations de mots
Et c’est le Bonnet Noir que nous mettrons sur le vocabulaire
Nous ferons un séminaire, particulier avec des grammairiens particuliers aussi
Et chargés de mettre des perruques aux vieilles pouffiasses
Littéromanes
……
Et nous lancerons à la tête des gens des mots
SANS CULOTTE
SANS BANDE A CUL
Sans rien qui puisse jamais remettre en question
La vieille la très vieille et très ancienne et démodée querelle du qu’en diront-ils
Et du je fais quand même mes cochoncetés en toute quiétude sous prétexte qu’on m’a béni
Que j’ai signé chez monsieur le maire de mes deux mairies
ALORS QUE CES ENFANTS SONT TOUT SEULS DANS LES
RUES
ET S’INVENTENT LA VRAIE GALAXIE DE L’AMOUR
INSTANTANE
Alors que ces enfants dans la rue s’aiment et s’aimeront
Alors que cela est indéniable
Alors que cela est de toute évidence et de toute éternité
JE PARLE POUR DANS DIX SIECLES et je prends date
On peut me mettre en cabane
On peut me rire au nez ça dépend de quel rire
….
Nous aboyons avec des armes dans la gueule
Des armes blanches et noires comme des mots noirs et blancs
NOIRS COMME LA TERREUR QUE VOUS ASSUMEREZ
BLANCS COMME LA VIRGINITÉ QUE NOUS ASSUMONS
NOUS SOMMES DES CHIENS et les chiens, quand ils sentent la compagnie,
II se dérangent, ils se décolliérisent
Et posent leur os comme on pose sa cigarette quand on a quelque chose d’urgent à faire
(Léo Férré)
elisa raba
25 janvier 2012
oui, c’est une IDEE GENIALE. Il faut que cette « MAJORITE SILENCIEUSE » soit touchée, soit au courant, instruite. Elle est déjà courageuse, il lui faut juste ce quelque chose qui la rendrait plus combattante.